La frénésie de Papy_Taz

Il était une fois un grand brave appelé Papy_Taz, heureux propriétaire d’un Chang Jiang Pekin Express de couleur sable. Pas manchot du tout, il décide d’y apporter quelques améliorations : taraudage de l’écrou du phare, entretoise sur les tirants, et bien d’autres.
 
Est-ce cette frénésie mécanique qui l’a fait disjoncter ? Probablement. Le voilà lancé dans un marathon de soudage pour confectionner des berceaux. Le voilà courant à hue et à dia pour s’acheter des contenants. Quels contenants ? Des boîtes à conserve.
 
Le temps de les monter et de nous les montrer, il est plus qu’heureux, il est aux anges. Ce bel attelage ressemble maintenant à un arbre de Noël, arborant fièrement ses boîtes à conserve non peintes, brut de fonderie.
 
Que reste-t-il de cet amour ? Que reste-t-il de ses beaux jours. Une photo, vieille photo de sa jeunesse.


P.S. N'y voyez aucune critique de ma part ! Chacun trouve son bonheur où il veut. Ce n'est qu'un petit exercice de style, dans lequel se cache, je l'avoue, une appréciation personnelle, sans valeur aucune : chais pa bô. 

Admiratif ! Je suis admiratif devant les réalisations de Papy_Taz, avec lequel j'ai des points communs : avoir été plus souvent dans le garage que dans le salon, la passion pour l'outillage, le plaisir de créér. Je ne peux pas en dire plus ici, car ce serait de la vantardise. Ce temps est hélas révolu. Maintenant, la moindre chose me demande des efforts surhumains, ce qui ne m'empêche pas de m'y atteler en prenant mon temps.

J'aime beaucoup la table élévatrice faite maison. Du solide ! 

Une anecdote:

Début de semaine, nous avons appelé notre plombier pour un problème de fuite d'eau sur le toit. Lorsqu'il est descendu, nous avons papoté un peu. À un moment, il voit une petite pochette en plastique sur le bureau, le prend et me demande ce que je vais faire avec les deux mèches qu'il y a dedans. "Ah ! lui dis-je, c'est pour arranger quelque chose à ma moto. Mais ce ne sont pas de simples mèches, ce sont des 6,8." "Des 6,8 ? Pourquoi ?" "Pour pouvoir tarauder ensuite à du 8". S'ensuit une longue explication enflammée. "Enfin, me dit-il en souriant, je vois que malgré que tu sois en chaise roulante, tu n'as pas perdu ta folie pour les outils, ni ta passion pour les travaux manuels." 

Ce qui a de bizarre chez les Grecs, c'est qu'ils ne savent pas concevoir qu'un intellectuel puisse travailler de ses mains. Un jour que je recouvrais le haut du pare-choc arrière de la voiture d'une feuille d'aluminium ondulée, une voisine me disait : "Mais enfin, tu es un intellectuel, tu ne sais pas faire cela." 

Ici, un spécialiste en air-conditionné va installer l'appareil, mais laisser à un électricien le soin de faire le raccordement électrique. Un garagiste fera tout ce qui relève de la mécanique, mais ne touche pas à l'électricité. Un autre s'en occupe. Polyvalence ? Connaissent pas.